NOTES

 

Hugo, dans les Odes, avait déjà récusé Pindare en termes voisins, quoique plus respectueux:

Nos sages répondront: Que nous veulent ces hommes?

[...]

Ces poètes sont-ils nés au sacré vallon?

[...]

 

S'ils veulent emboucher le clairon de Pindare,

N'ont-ils pas Hiéron, la fille de Tyndare;

Castor, Pollux, l'Elide et les Jeux des vieux temps,

L'arêne où l'encens roule en longs flots de fumée,

La roue aux rayons d'or, de clous d'airain semée,

               Et les quadriges éclatants?

(Odes et Ballades, III, 1, A M. Alphonse de Lamartine)

 

Quant à Archiloque, « c'était, dit le Dictionnaire de Chaudon et Delandine, le poète le plus satyrique de l'antiquité » et d'ailleurs l'inventeur du mêtre ïambique qui restera le vers par excellence de la satire. L'idée que ses vers puissent conduire Jeyfreys au suicide est peut-être inspirée à Hugo par ce même article du Dictionnaire: « Il se déchaîna avec une rage si envenimée contre Lycambe, qui, malgré son serment, avoit promis sa fille à un concurrent plus riche, que le bon-homme se pendit de désespoir. Sa fureur s'étendit jusques sur la fille de ce malheureux imbécille, & avec tant de violence, qu'elle ne voulut pas survivre aux satyres de ce poete furieux. Cicéron appelle de son nom les placards injurieux affichés contre César: ARCHILOCHIA EDICTA. » Hugo sait, mais passe sous silence que « Archiloque fut aussi licencieux dans ses vers que médisant: Lacédémone défendit à ses citoyens de lire ses Poésies. »